LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES

L’ECOLE DES GARÇONS QUI, PLUS TARD, DEVIENDRA L’ECOLE DES FILLES ET, EN FACE, IL Y AURA LE CINE ROYAL

L’enseignement primaire, élémentaire, est donné dans la commune de Nemours dans 5 établissements laïques, à savoir : l’école des garçons, l’école des filles, l’école maternelle, la classe de Oulâd-Ziri et celle de Sidi Amar

L’ECOLE DES GARÇONS

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CLASSE DE GARCONS – 1947-1948

Historique : Depuis sa création, l’école des garçons fut toujours dirigée par un instituteur laïque. Le premier en date fut M. Jean-Baptiste Roqueplan, que nous trouvons à Nemours dès le mois de décembre 1849. En mars 1859, il fut remplacé par M. Lugagne. Après son décès, M. Lugagne eut pour successeur : MM Agostini (1861), Latarche Jean (1865), Marmillion (1867).

En 1854, l’école ne comprenait qu’une modeste pièce au rez-de-chaussée d’une baraque en planches appartenant à M. Roqueplan. Cinquante-cinq élèves la fréquentaient en 1857.

En janvier 1862, la classe fut transférée au rez-de-chaussée d’une maison située près du « Cercle des officiers », appartenant à M. Sigaud François, gendarme en retraite. Elle y subsista, semble-t-il, jusqu’à la construction de l’école actuelle.

En janvier 1870, on créa par suite de l’augmentation du nombre d’élèves, un emploi de moniteur et M. Bollard, adjoint au maire, fut chargé en 1871 de la surveillance officielle de l’école, qui eut l’occasion au cours de ses inspections, de constater la négligence du maître.

Cependant, ces mesures furent loin de donner satisfaction aux parents qui, le 28 août 1874, adressèrent aux membres du Conseil municipal de Nemours une pétition revêtue de 127 signatures. En effet, les parents estimaient que le nombre d’élèves étant devenu important, l’instituteur malgré son zèle et son aptitude, ne peut que remplir d’une manière imparfaite sa mission. Ils souhaitaient que les « Frères de la Doctrine chrétienne » soient chargés de l’instruction de l’enfance.

Se ralliant au désir exprimé par les habitants, le conseil municipal, présidé par M. Clément Dréveton, adopta dans sa séance du 26 septembre 1874, la substitution de l’institution laïque par trois Frères de la Doctrine chrétienne. Ce vœu n’ayant pu être pris en considération par l’autorité supérieure, le Conseil municipal décida alors qu’à compter du 1er janvier 1875, l’instituteur laïque serait aidé dans sa tâche, non seulement par un « moniteur », mais encore par un instituteur adjoint.

MM Bollard et Boulaug, conseillers municipaux, furent chargés de visiter les écoles tous les quinze jours afin de s’assurer des besoins des élèves, de leur bonne tenue et de leurs progrès.

Après l’achèvement de l’Hôtel de Ville, l’école de garçons, transférée dans les nouveaux locaux, ne comprenait primitivement que deux classes situées au rez-de-chaussée et une cour avec portail d’entrée pour les élèves, rue de Touent.

Dès 1884, l’école étant fréquentée par 127 élèves (10 ans auparavant, l’école n’en comptait que 62 élèves), sans compter une trentaine d’inscrits irrégulièrement présents, un deuxième instituteur adjoint fut réclamé par l’Assemblée municipale. Une troisième classe fut dès lors créée aux dépens des locaux de la mairie.

En 1899, le nombre d’élèves répartis dans les 3 classes était de 164. Cette augmentation constante de l’effectif motiva, en 1902, la création d’une quatrième classe et la nomination d’un troisième instituteur adjoint. Puis, le 1er octobre 1910, à la suite d’un vœu renouvelé émis par le Conseil municipal en novembre 1909, une cinquième classe ouvrit encore ses portes. En décembre 1909, l’école comptait 203 élèves.

Enfin, en 1936-1937, devant l’insuffisance notoire des locaux, on construisit encore deux nouvelles classes formant premier étage, sur le côté de la cour donnant dans la rue de Touent. Le bas de la construction fut aménagé en préau. 

L’école de garçons, à la suite de ces différents agrandissements, comprend actuellement 7 classes qui comptaient 284 élèves inscrits pendant l’année scolaire 1938-1939 (effectif au 5 novembre 1938) ; 248 en 1940-1941 et 264 en 1944. L’effectif au 25 juin comprenait : 150 Français, 109 musulmans, 5 étrangers. 

Ces classes sont ouvertes aux enfants de 6 à 13 ans révolus. L’enseignement y est donné jusqu’au certificat d’études primaires élémentaires.

L'ECOLE DES FILLES SE TROUVAIT SUR LE CÔTE DE L'ECOLE MATERNELLE. SON ENTREE DONNAIT SUR LA RUE DE LA CASERNE

L’ECOLE DES FILLES

Historique : le 25 mars 1850, un décret du Ministre de la guerre informait la Supérieure générale de Valence qu’il lui serait demandé, pour chaque colonie en formation, trois sœurs pour s’occuper d’une école de filles et d’une « salle d’asile ».

C’est alors que l’on vit arriver dans chaque village important de l’Algérie et à Nemours notamment, sur la demande même de la population, des cornettes et des croix trinitaires.

Le 1er juillet 1855, trois Sœurs Trinitaires s’installèrent provisoirement dans l’immeuble de M. Savoli qu’elles abandonnèrent d’ailleurs le 1er mai 1589, pour occuper celui de M. Dréveton Clément situé « Place de la Fontaine », actuellement Place du Marché.

Il est probable que les locaux se révélèrent insuffisants pour les besoins de l’école puisque le 15 février 1860, l’Administration louait encore un appartement au 1er étage d’une maison appartenant à M. Agostini Sauveur. Situé également « Place de la Fontaine », cet appartement devant faire partie de l’école des filles, ne comprenait que deux chambres et une petite cuisine. 

« La supérieure était Mme Stéphanie Buffet ; elle était aidée, nous apprend M. André Lecocq, de deux autres religieuses, dont la sœur Isidore. On avait voté une somme de 560 francs par an pour l’ameublement de l’école, mais l’Administration avait refusé de leur accorder une indemnité de frais de voyage que la Supérieure avait sollicitée.

« En 1860, l’école des Sœurs avait pris une telle extension que l’on sollicitait la création d’un quatrième poste. Il semblait difficile, en effet, que les trois Sœurs présentes puissent s’occuper avec efficacité des enfants qui fréquentaient l’asile dont avait été chargées les Sœurs Trinitaires, suivant les usages et règlements qui régissaient la matière et des 90 filles qui suivaient les cours de l’école des filles. La pétition resta sans effet.  En 1866, Mme Chabus, Sœur Colombe, qui était Supérieure, demanda une seconde Sœur pour s’occuper de l’école des filles, étant donné, disait-elle, que l’Académie admet généralement que 40 ou 45 enfants au maximum doivent être confiés à une seule maitresse, et l’école de Nemours en comprenait 95. Il semble que cette demande ait eu plus de succès que la précédente, car nous voyons, en 1866, Mme Gruber, Sœur Prieure, émarger au budget du mois de novembre 1866. Mme Flom, Sœur Théodore, dirigeait l’asile en 1865 » (A. Lecocq, histoire des débuts de la colonisation dans la subdivision de Tlemcen, 1842-1870, Oran, 1941, pp 293-294).

En 1869, la petite communauté se composait de cinq religieuses. Deux d’entre elles étaient chargées de l’instruction des jeunes filles et les deux autres du fonctionnement de « l’Asile » destiné aux jeunes enfants. Quant à la cinquième, elle vaquait aux soins du ménage et préparait les aliments. Elles touchaient un revenu annuel de 2.400 francs.

Cependant, compte tenu des ressources de la classe privée que les Sœurs Trinitaires dirigeaient aussi, classe fréquentée par les enfants des habitants les plus aisés, les revenus de la communauté étaient estimés à 3.000 francs au minimum.

La loi de 1881 contre les congrégations arrêta net leur essor et frappa du même coup les écoles communales confiées aux Sœurs Trinitaires. Il est juste de rappeler que les enfants appartenant à n’importe quelle famille : catholique, juive ou musulmane recevaient avec une instruction primaire solide, les bienfaits inestimables d’une bonne éducation.

La municipalité de Nemours protesta avec véhémence contre la laïcisation de l’école des filles et de l’école maternelle qu’on voulait lui imposer et vota, à l’unanimité, le maintien des Sœurs Trinitaires. Une pétition fut lancée et plus de deux mille signatures furent rapidement recueillies, et chose surprenante, les plus acharnés parmi les pétitionnaires furent les familles juives et musulmanes. 

Il y avait là, certes une preuve certaine, évidente que ces dames qui étaient là depuis la fondation de Nemours ou presque, avaient toujours fait leur devoir sans s’inquiéter de savoir à quelle religion appartenaient leurs élèves.

L’Autorité supérieure ne tint aucun compte de la protestation de la municipalité, ni des vœux des habitants de Nemours si énergiquement exprimés. Elle maintint la Laïcisation. Alors, en 1899, les Sœurs Trinitaires de Valence s’éloignèrent à regret de cette ville où elles avaient conquis des sympathies durables et l’estime générale de toute la population.

Aujourd’hui, l’école des filles comte cinq classes. La création d’une troisième classe fut votée par le conseil municipal le 13 octobre 1902 et enfin, le 10 août 1901, la municipalité émettait un vœu tendant à ce qu’une cinquième classe fut ouverte au 1er octobre de la même année.

L’instruction primaire élémentaire jusqu’au certificat d’études fut donnée à 199 élèves durant l’année scolaire 1940-1941, chiffre qui se compose comme suit : 153 Français, 49 Israélite, 32 musulmanes et 14 étrangères.

L’ECOLE MATERNELLE

CLASSE MATERNELLE – ANNE 1950

Comme l’école des filles, l’école maternelle, appelée jadis « Salle d’asile », fut primitivement dirigée par deux Sœurs Trinitaires. Elle était réservée au jeunes enfants.

L’école maternelle comprend actuellement deux classes qui reçoivent les enfants des deux sexes de 2 à 6 ans. Pendant l’année scolaire 1940-1941 (effectif au 5 novembre 1940), elle comptait 104 élèves : 65 garçons et 39 filles, à savoir : 40 Français (dont 11 Israélites), 21 Musulmans, 4 Étrangers, 30 Françaises (don 7 Israélites), 8 Musulmanes et 1 Étrangère.

Année scolaire 1943-1944 (effectif au 5 octobre 1943) : 37 Français – 35 Françaises – 22 Musulmans – 10 musulmanes – 2 Étrangers – 1 Étrangère.

Classe française du village des Oulad-Ziri (commune de Nemours)

Destinée aux petites indigènes, cette classe fonctionne sous la direction d’un instituteur. En 1940-1941, elle comptait 36 élèves.

Classe française du village de Sidi Amar (commune de Nemours)

Également dirigé par un instituteur, cette classe comptait 40 élèves indigènes en 1940-1941.

Source : Monographie de Francis Llabador 

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